Benoît XVI; l’infatigable missionnaire!
Un Père de famille qui, revenu pour quelques heures chez lui, se hâte de régler ses affaires urgentes avant de repartir en vitesse et ceci, sans s’en tenir à sa santé, ni à la fatigue ; c’est ainsi qu’on peut voir sa sainteté le pape Benoît XVI lors de son récent séjour en terre béninoise.
Du 18 au 20 novembre passé, le saint père a effectué au Bénin, comme prévu, le vingt-deuxième voyage de son pontificat et son deuxième en Afrique. Entre la célébration de la Dédicace des basiliques St Pierre et St Paul et celle du Christ Roi, ce fut un vrai marathon pour le saint père dont l’agenda très chargé pour ce séjour, a été scrupuleusement respecté.
Malgré le poids de l’âge, c’est avec grand sourire et joie réelle qu’il a passé son séjour. Après les cérémonies d’accueil du gouvernement à l’Aéroport Bernardin Cardinal Gantin ce fut un tour de la ville de Cotonou en Papamobile qui l’a conduit à la Cathédrale Notre Dame de la Divine miséricorde de Cotonou où il a été accueilli par l’Eglise
à travers le mot de son Excellence Mgr Antoine Ganye, archevêque de Cotonou et président de la Conférence Episcopale du Bénin. Il fut ensuite conduit à la nonciature de Cotonou. Il faut noter l’affluence innommable des fidèles de l’Eglise catholique et de curieux, au bord des rues pour saluer le saint père à son passage.
Le lendemain 19 fut une journée très chargée pour le Pape. D’abord dans la matinée il eut, au palais de la République une rencontre avec les membres du gouvernement, une représentation des institutions de la République, le corps diplomatique ainsi que les représentants des principales religions traditionnelles. Il eut ensuite une tête à tête avec le chef de l’Etat, le docteur Yayi Boni.
Sans répit, il effectua en limousine à l’allé comme au retour, les quarante deux kilomètres qui mènent à Ouidah où, après s’être recueilli devant la tombe du Cardinal Bernardin Gandin et Mgr Louis Parisot il eut une rencontre avec les prêtres, les religieux et religieuses, les séminaristes ainsi que les laïcs du Bénin. Ce fut après cela qu’il se dirigea vers la Basilique St Pierre et Paul de Ouidah où il signa l’exhortation apostolique post-synodale Africae munus qui conclut l’Assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des Evêques d’octobre 2009 avant de retourner à la nonciature.
Dans l’après midi du même jour, ce fut au foyer « Paix et joie » des missionnaires de la charité de la paroisse qu’il s’est rendu pour visiter les orphelins avant d’aller à l’Eglise Sainte Rita de Cotonou où l’attendaient plus de 1200 enfants venus de tous les coins du pays. Ce n’est pas fini, le pape eut, avant de bénéficier du repos de la nuit, une rencontre avec les évêques du Bénin le même jour.
Le lendemain, c’est avec grande solennité, qu’unie au peuple de Dieu du Bénin et des pèlerins venus des pays voisins tels le Togo, le Niger, le Burkina Faso, le Nigeria, la Côte d’ivoire et d’autre pays du continent africain tels le Gabon, le Congo Brazzaville, le Mozambique et bien d’autres pays d’Afrique et du reste du monde, le saint Père a célébré, au stade de l’amitié de Cotonou plein à l’intérieur comme aux alentours, le Christ Roi. C’est dans une ambiance de grande dévotion avec une attention sans précédent, que cette assemblée de plus de 60 000 pèlerins a vécu cette eucharistie célébrée par le successeur de Pierre entourés de Cardinaux et d’évêques d’Afrique
et d’ailleurs ainsi qu’une multitude de prêtres. Malgré les activités de la veille, on pouvait encore sentir la vigueur de la voix du Saint Père qui ne s’est pas laissé abattre par la chaleur de Cotonou.
C’est finalement autour de 16h 00 que le Saint Père, après avoir remercié Dieu et les organisateurs à différents niveaux de cette visite, a quitté le sol Béninois, ayant tiré grande satisfaction de ce voyage, selon les mots de son secrétaire générale, le P. Lombardi qui ne s’est pas gardé de faire déclarer que jamais, il n’a vu une telle affluence au bord des rues lors des voyages du Saint Père. Pour lui, le Bénin vient une fois encore de démontrer sa capacité à surprendre en réussissant une telle organisation, ce dont il appelle à garder souvenir.
Durant ces trois jours de visite, c’est effectivement une liesse populaire qui a été observé dans la ville de Cotonou et ceci, à chaque déplacement du Saint Père. Le saint Père en ces 54 heures de visites au Bénin a rencontré tous : vieux, jeunes et enfants ; bien portant et souffrants, hommes de toutes confessions religieuses, simples chrétiens, pasteurs, futurs pasteurs, autorités de tout genre.
Derrière lui, Benoit XVI laisse une église du Bénin joyeuse et fière qui a sans doute, au-delà des crises qui la secouent encore, a recouvré sa dignité. C’est une église fière d’avoir à sa tète un pasteur qui, a l’instar du Christ dont il est le vicaire, a sù profiter de l’occasion de la signature et remise de l’exhortation apostolique pour panser les blessures de la brebis qui commençait à errer. C’est effectivement un message d’espérance et de paix qu’il nous a apporté comme il le faisait remarquer dans son homélie lors de la messe au stade. Il a en effet appelé les uns et les autres à une vie chrétienne qui rayonne de la lumière du Christ, une vie chrétienne basée sur une foi authentique. Une foi qui, entre tradition et modernité, doit être vécue « en évitant les écueils qui existent sur le continent africain et ailleurs, par exemple la soumission inconditionnelle aux lois du marché ou de la finance, le nationalisme ou le tribalisme exacerbé et stérile qui peuvent devenir meurtriers, la politisation extrême des tensions interreligieuses au détriment du bien commun, ou enfin l’effritement des valeurs humaines, culturelles, éthiques et religieuses » (cf. discours à sa descente d’Avion).
Le saint Père vient une fois encore de nous prouver que la force de l’amour est plus forte que le poids de l’âge.
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Alex Canisius METIN