Quel Noel pour la R. D. Congo cette année? Notre soutien importe....
AVENT EN RDCONGO
Avent temps d’espérance pendant nous nous préparons à accueillir Celui qui vient pour tout sauver. L’hymne est alors entonné et comme un seul chœur, nous prenons :’’Viens sauver tes fils perdus, dispersés, mourant de froid ; Dieu qui fus un jour en croix, viens sauver tes fils perdus.’’ Oui voila les mots que nous prononçons, mais ici au Congo, je pense que nous le faisons avec beaucoup plus de recueillement. Plus le temps passe, plus le ciel de notre pays s’assombrit et plus la peur s’installe dans les cœurs. Le brouillard est épais, et il nous empêche de voir l’horizon. Qui nous fera voir le bonheur, sinon Lui qui vient tout sauver ? J’aimerais bien affirmer que tout allait bien, mais ce n’en est pas le cas. Quelle démocratie voulions-nous amorcer lorsque toutes les décisions politiques qui concernent notre pays continuent d’être prises par l’autre? Quel développement voulons-nous connaitre si jusqu’à présent les prix de nos propres matières sont fixés par l’autre, si nos propres produits nous reviennent plus chers que les produits importés. Bon nombre des fonctionnaires sont restés sans salaire ; les étudiants savent d’avance l’étape qui couronne tout l’effort fourni durant les études, qui la maison. La qualité de la médecine se désagrège à une vitesse angoissante. La corruption s’impose en maitre mot presque dans toutes les couches de la société ; la ration alimentaire se limite à un repas par jour et souvent dans l’après midi ; La délinquance souffle violence dans presque toutes les rues du pays. Les gens aspirent maintenant à un avenir meilleur. Qui nous fera voir le bonheur sinon Lui qui vient pour tout sauver? J’aimerais bien affirmer que tout ira mieux, mais le présent m’en empêche. Quelles élections nous faut-il en RD Congo ? Certes l’élection est la voie la plus démocratique pour se mettre réellement sur les rails du développement. Peut être me dira-t –on que les élections constituent une plaie que tous les pays africains partagent en commun. A cette acception je répondrai par le négatif en citant avec joie l’exemple du Ghana et de la Zambie. Voilà, nous voulons chez nous 500 députés, mais près de 18532 se sont inscrits pour postuler (ca prouve réellement qu’il y a un malaise dans la société). Au niveau présidentiel, aucun des deux présidentiables majeurs ne veulent accepter une défaite éventuelle. Les campagnes électorales se sont déroulées en grande partie dans la violence ; surtout le dernier jour de ces campagnes ou on a dénombré 13 morts et beaucoup de blessés dans un grand rassemblement à Kinshasa(Masina). Pour ce qui est des fraudes lors des élections proprement dites qui ce sont déroulées pendant deux jours, n’en parlons pas. Après les élections, la violence a continué bonnement son chemin en laissant derrière lui beaucoup de victimes. Surtout à Kisangani, la situation s’est un peu plus aggravée ce qui a obligé le gouvernement a décrété un couvre-feu. La CENI devrait proclamer les résultats provisoires le 06 décembre passé, mais tellement la tension est forte qu’elle ne l’a pas faite. Dans l’attente de ces résultats le peuple se fâche contre l’Eglise catholique qui refuse de publier les résultats qu’elle a à son niveau tant que la CENI ne se prononce pas encore. En fait l’Eglise avait dépêché ses Observateurs personnels sur le terrain. Les résultats tardent à sortir ; les classes sont fermées depuis le 06, bon nombre des fonctionnaires refusent d’aller au travail, les magasins sont restés fermés jusqu’à hier, car personne ne veut se retrouver dehors quand le pire va commencer. La peur se manifeste de façon apparente chez tout le monde, mais quand tu t’approches des gens ils te diront qu’ils ne laisseront pas faire cette fois ci, c’est l’heure de la libération. La lutte est farouche, car le montre éternel de l’Apocalypse que constitue ici l’organe électoral mis sur pied par le Président sortant lui-même(Le Président de la CENI est le beau père du Président sortant) ne veut pas voir les
choses du même œil que le peuple. Devant toutes ces situations, le Président de la Conférence Episcopale de la RDC, l’Evêque Nicolas DJOMO s’exclame : « Le Congo, comme un train qui roule à grande vitesse, va tout droit dans le mur et personne ne veut l’arrêter ». Alors, qui nous fera vraiment voir le bonheur ? Les résultats viennent D’être proclamés et le Président sortant est reconduit. A 16h00’ les résultats sont donnés. Les quelques 60 minutes qui ont suivi ont été émaillées de cris de joie d’une part, de lamentations et de casse d’autre part, mais encore des coups de feu. J’avoue que c’est la première fois que j’entends comme ca des armes détonner.
Espérons que ces armes à feu qu’on entende jusqu’ à présent cesseront bientôt. Dans cette situation pourrions- nous lever les mains vers le ciel pour rendre grâce à Dieu ? Oui nous le ferons surtout pour lui confier notre cher pays. Que Lui le Prince de la paix daigne combler le cœur de chacun de nous de sa paix ; tellement ses pensées vont au delà de nos évidences.
Ici à la maison, on n'est pas affecté par ce qui se passe dans certaines rues de Kinshasa présentement.Cependant nous voulons recommander à la miséricorde de Dieu non seulement les victimes de ces troubles, mais aussi leurs auteurs.
Armel ATOHOUN