Benoit XVI au Bénin, pour le Bénin et toute l’Afrique

 

Parmi  les nombreux titres que l’on peut noter sur l’événement en parcourant les pages web figure celle-ci : ‘‘La papamobile au pays du vodou’’. Le Bénin est réputé être le ‘‘vatican du vodou’’ ; et c’est justement dans ce pays que se rendra le Saint Père du 18 au 20 Novembre de l’année en cours. Cette nouvelle fut joyeusement accueillie par l’Eglise de Dieu au Bénin et on s’y prépare déjà à vivre ce grand événement.

                     Le Bénin est un pays de l’Afrique occidentale situé sur le golfe de Guinée. Ancienne colonie française, il a accédé à l’indépendance le 1er Août 1960 et est actuellement conduit par le Président Yayi Boni. Pays en voie de développement, le Bénin dispose de ressources minières tel le fer, le chrome, le diamant, le calcaire et le phosphate dont seuls, le calcaire et le diamant sont l’objet d’exploitation. Selon les statistiques officielles de 2008, sa population est de 8, 29 millions d’habitants pratiquants les religions chrétiennes, musulmanes, animistes. La proportion de chrétiens y est de 42,8% dont 23,0% de catholiques. On y compte dix diocèses regroupés en deux provinces ecclésiastiques dont l’une à Parakou et l’autre à Cotonou.

                     A cause de la grande pratique de la religion traditionnelle ainsi que du grand obstacle que celle-ci fut pour l’évangélisation, le Benin est appelé ‘‘vatican ou berceau du vodou’’ ; cela n’empêche pourtant pas qu’il y ait une Eglise vivante. L’Eglise du Bénin célèbre en cette année même ces 150 ans d’évangélisation. En effet, le 18  avril 1861, deux pères de la Société des Missions Africaines : Francesco Borghero et Francisco Fernandez débarquèrent à Ouidah. Ce fut le point de départ d’une longue marche d’évangélisation à laquelle d’innombrables congrégations missionnaires on contribué. Les Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus, au nombre de ces derniers, ont apporté eux aussi leurs pierres à l’édifice.

                      En effet, après leur arrivée au Togo en 1964 la mission combonienne s’élargit à l’ouest avec le Ghana puis à l’est avec le Bénin, et ce en 1974 précisément à Lobogo dans le diocèse de Lokossa. La présence combonienne s’élargit petit à petit dans le pays avec Bopa (Gbopka) en 1978,  dans le même diocèse. Onze ans plus tard, une ouverture se fit au diocèse de Cotonou où après la Paroisse St François d’Assise de Fidjrossè en 1989, la mission combonienne de Toffo vit le jour en 1996. Actuellement, on peut noter aussi la présence combonienne dans les missions du nord du pays, précisément dans le diocèse de Djougou, où, après l’ouverture de la paroisse de Toko-toko en 2008, c’est celle de Manigri qui a vu le jour il y a seulement une année. Des 150 ans de vie de la mission catholique au Bénin, on peut donc noter 37 ans d’activités missionnaires comboniennes dont le résultat, au-delà de l’animation des communautés paroissiales, peut s’observer par les vocations comboniennes béninoises qui sont, à côtés des innombrables vocations de la province, signe de la réalisation du rêve de Comboni.

                     A côté de la grande présence missionnaire encore actuelle, il y a une très grande floraison de vocations locales. En 2010 le clergé diocésain pouvait compter 838 prêtres diocésains avec actuellement 11 évêques ; il y a un nombre impressionnant de religieux et religieuses autochtones. Après 150 ans, l’évangélisation au Bénin donne lieu donc à une Eglise présente et vivante sur toute l’étendue du territoire national ; la liturgie y est célébrée en couleurs culturelles, la jeunesse y est active et on peut bien noter la forte spiritualité qui y règne. L’Eglise de Dieu au Bénin a donné naissance à d’éminents prélats de l’Eglise catholique dont le feu Cardinal Bernardin GANTIN qui fut doyen du collège des cardinaux, et le premier évêque africain à occuper un poste aussi important dans la curie romaine. Appelé ‘‘le Pape africain’’ il fut élevé à la dignité cardinalice avec le Cardinal Joseph Ratzinger, actuel Pape dont il a assisté, bien que n’étant plus électeur ni éligible, à l’élection. On ne peut taire le nom de l’ancien archevêque de Cotonou, Mgr Isidore De-Souza, qui fut au cœur de la conférence nationale du Benin, qui ouvrit à la nation les portes de la démocratie. Mgr De-Souza est reconnu et vénéré, à côté de ses grands talents de pasteur, comme un des grands acteurs de la réussite de cette conférence nationale. Il n’est pas à démontrer combien cette expérience fut suivie par bien d’autres pays africains ; ce qui a fait du Bénin le berceau du mouvement démocratique en Afrique.

                     C’est dans ce pays et non seulement au ‘‘vatican du vodou’’ que se rendra le Saint Père en novembre prochain. Il s’y rend pour célébrer avec tous le peuple de Dieu au Bénin les 150 ans d’évangélisation. L’importance de cet événement n’est plus à démontrer. Il s’agit bien de la 3ème visite d’un pape au Bénin, après Jean-Paul II en 1982 et 1993. Mais c’est la première visite de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI au Bénin et de sa deuxième visite au Continent Africain, puisque du 17 au 23 mars 2009, il était au Cameroun et en Angola. Toutefois, cette visite a une portée continentale. Il vient adresser à tous les pays du continent africain un message de réconciliation, de justice et de paix. A la suite du dernier synode spécial pour l’Afrique qui a eu pour thème : « L’Eglise d’Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix », le Saint Père vient confier à l’Afrique son Exhortation apostolique post-synodale pour nous envoyer tous en mission de réconciliation, de justice et de paix.

                     Il faut noter que cette visite à portée continentale serait aussi pour le Pape une occasion de se recueillir sur la tombe de son ancien compagnon le Cardinal GANTIN qui repose désormais ‘‘chez lui’’, dans la Chapelle du grand séminaire Saint Gall de Ouidah et lui rendre un hommage mérité.

                     La papamobile au ‘‘vatican du Voudou’’ vient donc attester que le christianisme rayonne merveilleusement depuis 150 ans sur la terre du vodou à travers de vaillants pasteurs et de simples chrétiens ; elle vient confirmer que le Bénin continue à rayonner ou qu’il doit continuer à rayonner de la lumière de la réconciliation, de la justice et de la paix ; une lumière de ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest est appelée à embraser l’Afrique toute entière.

                      Il s’agit alors à la fois d’une confirmation, d’une consolidation et d’un envoi en mission : le Pape vient confirmer l’action du Seigneur au sein de cette portion du peuple élu ; il vient consolider ce qui ce fait déjà et réconforter les siens car la marche est encore longue et il faut se relever des chutes ; il vient aussi envoyer le Bénin d’abord, puis toute l’Afrique en mission, une mission qui consiste à continuer à s’évangéliser en profondeur et à évangéliser les autres pays d’Afrique en matière réconciliation, de justice et de paix.

 

Sources consultées: infocatho, Encarta, Eglise catholique du Benin. Annuaire 2010, …



07/09/2011
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